Définition :
Ensemble de symptômes ayant pour origine une perturbation de la « digestion chimique » ou « enzymatique » (= coagulation des protéines dans la caillette, décomposition par les enzymes digestives du lactose, des triglycérides et des protéines) du lait de vache entier. Les symptômes sont principalement digestifs (ballonnement, diarrhée vraie ou anomalies fécales), ou cutanés (perte de poils, pellicules et squames).
Synonymes :
Selon les symptômes prédominants et les mécanismes en cause, différentes affections et donc dénominations peuvent être utilisées :
– Affections digestives : diarrhée alimentaire, « plâtre », stéatorrhée, gastro-entérite paralysante ;
– Affection cutanée : dermatose / dermatite de lait.
Enjeux :
Médical : difficultés et incertitudes d’un diagnostic précis pour cibler une action curative et préventive ; économique : charge de travail supplémentaire induite par les soins aux veaux, altération transitoire de la croissance, mortalité rare à exceptionnelle.
Causes :
– les mécanismes explicatifs sont complexes, très imbriqués entre eux, mais avec une résultante commune : la masse (= concentration x volume) de composés à digérer et à absorber dépasse le potentiel de digestion et d’absorption du veau, et peut conduire dans certains cas à produire des « toxiques » (exemple gastro-entérite paralysante = D-Lactate issu de la digestion bactérienne de lactose, non dégradé et absorbé dans les premiers segments digestifs) ;
– les causes précises et initiatrices (composition = qualité chimique, du lait, quantité de lait, alimentation de la vache, caractéristiques individuelles du veau…) sont incomplètement connues ou maîtrisables en tant que telles ;
o Veau : composition du microbiote /pathobiote digestif (= principalement bactéries, « normales » ou « pathogènes ») ; carences possibles en fer, cuivre ; modalités de consommation du lait (tétée 2 fois / jour favorise un « gros » volume ingéré par repas) ; certaines infections digestives favorisent les lésions de la muqueuse de l’intestin grêle ;
o Vache : déficit énergétique sévère avec impact sur le lait (= matière grasse > 55 g/L) ; déficits minéraux avec impact sur le lait (= déficit en calcium et anomalie de coagulation dans la caillette ?) ; excès de matières azotées en particulier dégradables avec impact sur le lait (= excès de matières azotées dégradables) ; protéines du lait faiblement ou anormalement coagulables, en particulier lors de mammite, avec impact sur la digestion dans la caillette ; consommation sans transition d’herbe jeune avec impact sur le lait (= augmentation de la proportion des acides gras polyinsaturés de la matière grasse, augmentation des matière azotées dégradables, augmentation de la quantité) ; quantité de lait produite élevée, avec impact sur la consommation et les capacités de digestion et absorption.